ÉCONOMIE TRADITIONNELLE

Produire ce que l'on consomme,

sans accumulation ni profit

Les liens étroits entre les populations indigènes et leur environnement expliquent, en partie, leur mode de production. L'abondance de produits de la forêt, de gibier et de poissons, leur mode de vie itinérant permet de chercher les meilleurs territoires pour le ravitaillement.

Mais en plus de cela, il s'agit d'un choix de société en faveur d'un système social non prédateur qui privilégie l'échange et le prestige au dépend de l'accumulation et de la recherche du profit personnel. Accumuler des biens et des richesses n'est que temporaire et n'a de sens que s'ils circulent rapidement. Dans ce contexte, celui qui distribue augmente son prestige auprès de autres membres de la communauté et oblige à rendre des biens ou des services. Sa parole prend du poids et il peut devenir un "chef".

L'échange (basé sur le don/contre-don et non le troc) génère des relations , du lien social qui structurent la société. Les échanges se font selon des critères particuliers: la parenté, les groupes d'âge, les rituels...

Depuis quelques années, les contacts avec l'extérieur ont modifiés le mode de vie des Amérindiens. Les voyageur, marchands, missionnaires, Ong, colons, soldats et membres de l'administration ont facilités l'émergence de nouveaux besoins (Les armes, machettes, fusils, cartouches, ustensiles, les moteurs à essence au début).

C'est ensuite un véritable mode de vie calqué sur celui des blancs et des métis qui fait son apparition progressivement pour les Ethnies les plus proches de la civilisation. L'acquisition de biens nécessite de l'argent et dons une activité rétribuée en espèces..

L'accès au marché est devenu une obligation pour échapper aux monopoles des marchands qui fixe leurs prix. Dés lors certaines communautés demandent à l'État des infrastructures routières, des aides et des services (santé, éducation, représentation locales..).

Ce sont souvent les Ong (ou les missionnaires évangélistes) qui pallient aux manques de l'administration, et fournissent des fonds, des conseillers et des moyens techniques dans le cadre de Projets d'Aide au Développement (élevage, agriculture, construction..)

Ce changement engendre des mutations socio-économiques souvent irréversibles. Les jeunes vont travailler en ville ou dans la forêt aux exploitations de bois, ils perdent leurs repères communautaires et leur langue, font le choix de la modernité au dépend de la culture traditionnelle.