Des langues différentes,des organisations nombreuses :Un réseau hétérogène ! |
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Face à la violence de la société moderne, de l'Etat et des populations avoisinantes et sous l'influence (discutée) de missionnaires
catholiques ou protestants et d'anthropologues avertis (entre autres), les communautés amazoniennes
ont crée des fédérations indigènes locales,
puis régionales, nationales et transnationales pour finalement former un réseau d'organisations capable de représenter les peuples indigènes dans leur combat pour sauvegarder leurs cultures, leurs terres et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. La COICA (Coordinadora de Organizaciones Indigenas de la Cuenca Amazonica), (en français, la Coordination des Organisations Indigènes du Bassin Amazonien) réunit de nombreuses fédérations indigènes. la CONFENIAE, par exemple, qui regroupe les populations Indigènes
d'amazonie équatorienne. On trouve maintenant des organisations indigènes dans tous les pays d'Amerique latine :
La CONAP (Confederación de Nacionalidades Amazónicos del Perú ) est une organisation péruvienne qui regroupe aussi des organisations indiennes d'Amazonie qui ne font pas partie de la COICA. Ceci illustre bien la complexité et la diversité de ces réseaux d'organisations indigènes, tout autant que la variété des cultures amazoniennes elles-mêmes qui paraissent identiques et homogènes alors qu'elles sont le plus souvent totalement différentes (comme de notre point de vue les allemands par rapport aux français par exemple). On pouvait déjà identifier des structures en réseaux
(ou structures sociales *) au sein même des sociétés
traditionnelles en Amazonie avant la colonisation à travers leurs
relations sociales. Actuellement, l'interdépendance avec la société dominante ayant augmentée sensiblement depuis les années 90 avec l'émergence de nombreuses fédérations indigènes et la multiplication d'acteurs étrangers en Amazonie, les structures relationnelles ont changées. Les liens qui unissent les organisations indiennes entre elles et avec les autres organisations des Peuples Premiers dans le monde sont de plus en plus variés. Les contacts, en ville et dans les communautés, sont plus courants pour certaines ethnies (moins ou nuls pour d'autres) et la constitution de réseaux sociaux, familiaux ou commerciaux entre les indiens et les autres augmente chaque jour. Les échanges avec la culture occidentale se multipliant, les transfert de connaissances augmentent aussi dans les deux sens : Les indigènes acquièrent des savoirs et des compétences en Droit, en agronomie, en langue, en informatique… la multiplication des organisations indigènes en est le meilleur exemple. Les touristes, mais aussi les grandes entreprises, extraient et exploitent des informations au profit, par exemple en botanique, de l'industrie pharmaceutique et cosmétique (ce qui pose le problème de la protection de la propriété intellectuelle et des brevets). Dans la perspective d'une société globale en réseaux, ces flux de données caractérisent
bien cette nouvelle organisation dont les populations amazoniennes revendiquent le droit d'être des acteurs à part entière. Pour ces Peuples, les conséquences de ce nouvel état sont d'ordre social et culturel, mais aussi économique, politique et juridique. La mise en réseaux peut, sous cet angle, s'apparenter à un fait social total selon les termes de Marcel Mauss . |
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