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Un nouvel acteur en AmazonieTransfert de connaissances |
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Contestant un mode de développement destructeur ou la domination patriarcale et occidentale, les ong ont été, depuis les années 1980 avec les missions et les chercheurs, les seuls acteurs organisés et structurés en réseaux qui pouvaient servir de soutien et de médiateurs aux populations indigènes en quête de d'audibilité et de représentativité. Le fossé qui séparait les populations indigènes d'Amazonie de la culture occidentale, l'image négative de l'indien, la violence des contacts n'avait pas permis d'établir des relations équilibrées entre les deux. Disposant de moyens humains, financiers et de communication, les ong ont facilité les relations dans les deux sens entre le monde occidental et les sociétés amérindiennes. Elles sont présentes sur le terrain, dans les médias, dans les grandes conférences et dans les cours de justice. Pourtant, les relations entre les ong et les populations indigènes peuvent poser des problèmes; la domination d'une organisation étrangère et son monopole sur la gestion, celle des subventions particulièrement, a été souvent l'objet de critiques des représentants indiens.
Aux nombreuses campagnes de presse s'ajoutent des procédures juridiques, dans lesquelles le rôle des ONG est important. L'hébergement de pages Internet des organisations indigènes sur les sites des ONG et le suivi des campagnes par l'utilisation des messageries électroniques transfèrent les problématiques indiennes dans le temps et l'espace des réseaux d'information. La simultanéité et l'interactivité transforment totalement les habitudes et les stratégies des acteurs ethniques. L'usage des techniques de communication, qui aurait pu rester l'apanage de la société moderne, est à la portée des représentants indigènes grâce à ce type de partenariat. Il permet de construire des stratégies qui contournent l'isolement et le manque de moyens. Le silence pour les U'wa, les Shuar, les Ashaninka ou les Huaorani dans leurs luttes contre les pétroliers est un handicap majeur; la possibilité d'atteindre l'opinion publique internationale et d'actualiser régulièrement les informations à chaque nouvelle étape du conflit permet d'éviter la censure et l'oubli. Pour les entreprises pétrolières, cette nouvelle réalité modifie aussi leurs stratégies de communication. Elles doivent faire face à des campagnes agressives qui touchent leur image de marque. Ce type de conflits s'est déplacé de la sphère économique et politique vers celle de la communication.
France Libertés, fondation Danielle Mitterrand a été à l'origine de la création d'un Groupe Européen de Soutien aux Peuples U'wa et Embera-Katio de Colombie, avec le soutien de L'ICRA International, Oilwatch Europe, le Collectif Solidarité Lutte Indigène, le Comité pour les Droits de l'Homme DANIEL GILLARD et la FIAN. En réunissant des organisations européennes au sein de ce collectif, une visite de représentants U'wa et Embera a pu être organisée sur le continent. Pour des populations isolées, les avantages d'un réseau d'ONG de ce type, qui prennent en charge les frais et la logistique, modifient considérablement la portée de leurs revendications. La lutte de ces populations pour la protection de leur territoire a été relayée par de nombreuses autres organisations étrangères et colombiennes. L'ONIC (Organisation Nationale Indigène de Colombie) a soutenu la lutte des U'wa et Embera, intégrant ce conflit dans un ensemble de revendications indigènes plus vaste.
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