L'Ecotourisme peut se décliner de multiples façons. Les agences organisent des séjours en forêt dans des camps plus ou moins luxueux.
Les routards auront l'occasion d'y passer quelques jours sous la tente et de marcher dans les bois à la recherche du singe hurleur ou des toucans siffleurs tandis que d'autres seront installés dans des lodges noyés dans les frondaisons.

Certains villages ont vu leur économie exploser avec le développement du tourisme, Rurrenabaque en Bolivie est un bon exemple. Le mode de vie des habitants d'origine de cette région (de langue Tacana) a considérablement changé passant de l'exploitation du bois au tourisme. L'arrivée des touristes a réorienté l'économie locale pour une partie de la population vers de nouveaux emplois (guides, cuisiniers, pilote de pirogue...). De plus, les commerçants, restaurateurs, hôteliers profitent des dépenses collatérales.

En revanche, les communautés excentrées le long du Rio Béni (en aval les Esse-ejja, Reyeanos ou les Moséténes en amont) n'ont pas pu y participer. Les Moséténes, avec l'appui de VSF (Vétérinaire sans Frontières) et le Projet Pilon-lajas tentent d'accueillir des touristes dans leur village. Le développement d'activités d"Ecotourisme sur une zone restreinte génère des revenus pour les populations qui y vivent mais marginalise les autres plus excentrées.

Trouver un équilibre entre exploitation purement commerciale et développement rationnel d'un potentiel économique et culturel aussi important, nécessite probablement un effort de concertation et de participation de l'ensemble des acteurs sociaux. Laissée à elle-même, la loi du Marché, aussi invisible soit-elle, ne permet pas à ces populations de sortir de la pauvreté. L'écotourisme peut être une solution si un ensemble de règles encadrent ces activités. Les travaux de Serge Bahuchet sur les populations forestières nous indiquent une direction à suivre ...