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"Les sols des forêts, particulièrement
ceux des forêts tropicales, sont le siège d'une biodégradation
trés active de la matière organique, qui dépend d'une
grande biodiversité. Cette biodiversité présente
plusieurs caractéristiques : une importante richesse en espèces;
une régularité des effectifs de ces espèces d'autant
plus grande que les contraintes sur l'écosystème sont plus
faibles; une diversité fonctionnelle réalisée par
l'association de groupes trophiques de la faune et de la microflore determinée
par l'acidité du sol, qui produit des types d'humus spécifiques
à cohésion structurale faible pour un moder, forte
pour un mull. (...) Les pratiques traditionnelles en agriculture
itinérante semblent favoriser le processus de restauration des
sols en créant une hétérogénéïté
interne à l'abatti, ce qui multiplie, dès avant la récolte,
les sites de recolonisation ligneuse, producteurs de litière.
Mull :Humus doux à forte activité biologique, généralement
fertile, caractéristique des forêts de feuillus de la zone
tempérée.
Moder : Type d'humus, généralement
acide, où l'activité biologique est ralentie sous l'effet
de facteurs climatiques (climat froid, humidité élevée)
et/ou de la végétation (forêt résineuse ou
forêt feuillue dégradée), en relation avec le milieu
minéral acide (grès, limons sableux et sables).
© Larousse / VUEF 2001
(... )
La matière végétale morte est le moteur du
compartiment de la biodégradation. Lors d'un défrichement,
la proximité de la lisière forestière (primaire ou
secondaire relativement âgée) joue un rôle primordial
dans le rétablissement le plus rapide possible de l'activité
des sols.
(...)
En cas de brûlis, le demarrage du recrû végétale
subit un retard important du fait de l'obligation de la restauration préalable
des qualités minimales du sol pour supporter durablement la croissance
des plantules.
(...)
Dans l'horticulture itinérante sur brûlis pratiquée
par les populations indigènes, l'abattis est de taille réduite
(de l'ordre de 0,5 à 0,75 hectare chez les amérindiens et
de 1 à 2 ha chez les noirs marrons de Guyane).
L'agriculteur n'essouche pas, limitant par là l'érosion
et favorisant les rejets dès la phase de culture.
La conduite du feu laisse souvent des zones moins brulées et le
sarclage précose unique (en Guyane du sud vers 3 mois) des adventices
(dont des ligneux qui seront peut-être la base de la future jachère)
permet à plusieurs petites zones internes à l'abattis de
constituer des centres de recolonisation végétales présents
dès le moment de la récolte.
Cette hétérogénéïté spatiale est un caractère essentiel de la culture sur brûlis traditionnelle qui profite pleinement de l'effet de lisière à la périphérie et au niveau des îlots ligneux internes. " *
* La biodiversité dans les sols forestiers : Quelle importance pour le fonctionnement et les usages de la forêt? Jean Marie BETSCH, Museum d'histoire naturelle, IEGB, in Bois et forêts des tropiques, 2001, N°268
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